Mon Top 10 des films de Kitano.

Takeshi Kitano est un réalisateur à la personnalité unique, qui fait autant des drames poètiques, que des comédies, des films ayant pour réflexion l'art et des films de gangsters ou des "chambara" (films de sabre)...

Voici mon top 10 de ses films en tant que réalisateur:

1. Zatoichi, 2003.

Kitano reprend une histoire très connue des japonais, puisqu'elle est inspirée d'un roman de Kan Shimozawa et qu'elle a donné lieu à une série de films très populaires (26 films en tout), à un manga, à une série télévisée et même en 2007 à une pièce de théâtre. Elle raconte les aventures de Zatoïchi, masseur aveugle itinérant, durant la période Edo, extrêmement doué au sabre, sauveur des innocents confrontés aux querelles des yakuzas. Il s'agit du plus grand succès de Kitano à ce jour, au Japon comme ailleurs, et on comprend pourquoi: mise en scène virtuose et différente de ses précédents films, sang qui gicle de manière disons "esthétique", batailles réglées au millimètre et très stylisées, un Kitano impeccable dans le rôle... Bref, Kitano nous montre avec ce film qu'il sait faire des films populaires, et qu'il est un grand cinéaste, qui maîtrise son art.

2. Achille et la tortue, 2008.

Kitano le "gosse de peintre" nous fait là un récit presque autobiographique, qui se révèle être une fascinante réflexion sur l'art et la peinture, sur ce qu'est vraiment un artiste. Toutes les étapes de la vie d'artiste sont représentées, de la découverte du talent à celle de son propre style. Un film presque philosophique sur l'art.

3. Sonatine, mélodie mortelle, 1993.

Premier film "pur" de yakuzas de Takeshi Kitano, il fera de lui un cinéaste reconnu en Occident. On y retrouve ses acteurs fétiches, une superbe musique de Joe Hisaishi, un style poètique et décalé. Du très grand Kitano.

4. Violent Cop, 1989.

Le premier film de Kitano pose les jalons de ce que sera le reste de sa filmographie, en particulier dans les films de yakuzas du début des années 1990. Une violence qui arrive d'un coup sans prévenir, des personnages dans la marge, une musique, qui donne un aspect poètique à l'ensemble... Le film à voir en premier pour mieux appréhender sa filmographie.

5. Getting any ?, 1994.

Kitano retourne à ses origines, ses premiers sucés en tant qu'artiste: la comédie. A travers ce film qui nous narre les histoires d'un homme qui fait tout pour "lever" une fille, il nous montre enfin au cinéma son humour qui a fait de lui une star au Japon en tant que comique nommé "Beat Takeshi". De nombreuses références à d'autres films sont également présentes. Un humour, bien que jamais absent des films de Kitano, que l'on retrouvera plus tard dans bien présent dans Glory to the filmmaker!.

6. L'été de Kikujiro, 1999.

Un ancien yakuza, escroc, fait un bout de chemin avec un jeune garçon cherchant sa mère. Leurs aventures et leurs rencontres insolites et cocasses sont racontées par la suite. Un film surtout poètique, qui ne manque pas d'humour.

7. Aniki, mon frère, 2000.

Kitano, le réalisateur, débarque à Hollywood et Kitano, le personnage yakuza, débarque à Los Angeles. Cela va faire mal, très mal! Premier film en langue anglaise de Kitano, il raconte l'histoire d'un yakuza banni du Japon, qui va retrouver son demi-frère aux Etats-Unis et forger un clan. Choc culturel garanti dans ce film à la violence exacerbée.

8. Hana-bi, 1997.

L'histoire d'un policier usé par la vie qui assiste impuissant à la mort lente de sa femme. Un film tragique, triste et émouvant, Lion d'or à Venise en 1997. Et dont le style poètique ressemble à bien des égards à Sonatine.

9. Glory to the filmmaker!, 2007.

Kitano se moque de la culture japonaise dans ce film avec beaucoup d'humour, bien qu'à un moment le film parte un peu dans l'improvisation la plus complète. L'histoire d'un réalisateur qui fait des films inachevés car il n'arrive pas à trouver l'inspiration pour un film différent. C'est la métaphore de Kitano lui-même, deuxième cycle de sa trilogie réflexive et presque autobiographique sur l'art. Ici c'est le statut de réalisateur qu'il met en cause. Kitano s'attaque à Ozu, aux films de science-fiction, d'horreur japonais, à Zidane (et oui!) ou encore à Matrix avec un humour très singulier et se moque, par la même occasion, de lui-même.

10. Jugatsu, 1990.

L'histoire d'un ahuri qui joue au baseball et travaille dans une station-service et se retrouve mêlé à une affaire de yakuzas. Un film assez drôle (de par son personnage) et particulier, violent également.

Très difficile à départager, à partir du quatrième, les films se tiennent dans un mouchoir de poche. Sinon en 11ème je place Dolls, belle expérience formelle mais un peu trop lente et longue à mon goût. En 12ème, Outrage, qui n'est pas mauvais, mais un peu sec et dans le même genre il y avait Aniki, mon frère. Ensuite, Kids Return. Puis, A scene at the sea, mais il faut aimer les films contemplatifs. Enfin, Takeshi's, une reflexion sur le jeu de l'acteur m'a moins emballé que ses autres films.