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Ancien travail datant de 2008 toujours d'actualité sur le film de guerre.

30 Septembre 2012 , Rédigé par Maxence Caudrelier Publié dans #Dossiers

Le cinéma, un œil ouvert sur la guerre.

Le cinéma, en tant que représentation du réel, a toujours porté un regard sur la guerre, quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu, et quelle que soit son opinion sur la guerre.

S’il est un sujet qui ne cesse d’intéresser le cinéma, c’est bien la guerre. La guerre est bien un sujet d’actualité, comme toujours, comme en témoignent les films et documentaires sortis récemment (Lions et agneaux de Robert Redford ou encore La guerre selon Charlie Wilson de Mike Nichols sur la guerre en Afghanistan, ou bien le dernier De Palma, Redacted, revu et corrigé, sur le quotidien de soldats américains en Irak.). C’est un sujet qui traverse le temps et les cultures. Il y a eu des films de guerre partout dans le monde, comme il y a eu et il y a encore des guerres partout. Les cinéastes de toutes nationalités ont traité la guerre, certains en ont même été marqués psychologiquement et physiquement, comme Fritz Lang blessé à l’œil lorsqu’il combattait sur le front italien lors de la Première Guerre Mondiale. Certains d’entre eux en sont si bouleversés qu’ils ont fait plusieurs films sur le sujet (par exemple Oliver Stone et sa trilogie sur la guerre du Vietnam (Platoon, Né un 4 Juillet, et Entre Ciel et Terre.)).

L’Histoire est jalonnée de guerres, et le cinéma les a toutes évoquées. Il n’a pas oublié celles qui se sont déroulées avant sa création : ainsi Pour l’Indépendance de W.Griffith ou Sur la piste des Mohawks de John Ford retracent certains aspects de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, et Autant en emporte le vent de Victor Fleming ou Gangs of New York de Martin Scorsese abordent la guerre de Sécession. Il a été témoin des deux guerres mondiales. Charlie Chaplin a d’ailleurs proposé un film sur chaque guerre mondiale : Charlot Soldat, en 1918, dans lequel Charlot est mobilisé dans l’armée américaine, et le Dictateur, en 1939, où Chaplin, visionnaire, parodie Hitler. Le cinéma a traité de la guerre de Corée (Frères de sang, de Kang Je-Gyu), de la Guerre du Vietnam (Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino, Apocalypse now de Francis Ford Coppola), et même la guerre d’Algérie (L’Ennemi intime de Florent Emilio Siri)… De ces guerres, le cinéma en a décortiqué tous les aspects, du combat des soldats au front, à la résistance des populations occupées (Les femmes de l’Ombre, de Jean-Paul Salomé, sorti récemment, par exemple).

Le cinéma part en croisade contre la guerre.

Le cinéma dénonce la guerre, il nous montre ses horreurs, nous démontre son absurdité, son inutilité. Le réalisme de l’image rend compte de la violence des combats, du sacrifice des combattants. Les films se veulent de plus en plus proches de la réalité historique. On cherche à donner un point de vue objectif. Pour montrer l’horreur de la guerre on peut ainsi raconter la guerre du point de vue des deux camps ennemis, comme l’a fait Clint Eastwood avec Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jiwa. On peut également montrer l’avant et l’après-guerre, comme dans Flandres de Bruno Dumont. Et la comparaison ne peut que nous faire pencher en faveur du pacifisme.

Même si cela semble une évidence aujourd’hui, il ne faut pas oublier que le cinéma a aussi été un outil de propagande. Il a servi toutes les dictatures, le régime nazi, la dictature de Mussolini, le communisme en URSS…

Et même dans les démocraties, de nombreux films ont fait l’apologie de la guerre, en vantant l’héroïsme et le courage des soldats. Le crime de guerre y est pardonné, au nom de la défense de la patrie et de la liberté. Ils minimisent la violence ou la présente comme un jeu facile, présentent les « bons » contre les « méchants ». Ces films sont de la propagande pour le recrutement de l’armée américaine. C’est le cas du Sergent York de Howard Hawks.

Le cinéma, prise de conscience ou aveuglement ?

Le film de guerre est un genre très populaire et beaucoup de films ne se servent de la guerre que comme prétexte à un divertissement, en admettent le côté horrible mais sans vraiment le dénoncer. Le film de guerre devient parfois un film spectacle, un simple produit commercial, Rambo en est un exemple. Et, dans d’autres genres, beaucoup de films de sciences-fictions ont pour thème la guerre, on peut notamment citer la saga Star Wars ou encore la Planète des Singes. Des films comme Top Gun font dans un sens de la propagande pour l’armée en utilisant la fascination des adolescents pour les technologies.

Quand le film de guerre devient un film à spectacle, quand le cinéma fait diversion, il nous empêche de prendre réellement conscience du problème.

Cependant, avec la guerre en Irak, de nombreux films font preuve d’une réelle prise de conscience. Le cinéma semble enfin avoir (r)ouvert les yeux et c’est tant mieux.

M.C., S.D., S.F..

photos:

- (1): Indigènes, de Rachid Bouchareb, ou le film qui a permis la réhabilitation et le dégel des pensions d’invalidité versées aux anciens combattants de l’Empire colonial français.

- (2): Après Les sentiers de la gloire, où il dénonce l’envoi à la mort insensé de soldats français lors de la Première Guerre Mondiale, Stanley Kubrick réalise Docteur Folamour, film sur la guerre froide, et Full Metal Jacket, sur la guerre du Vietnam, où il montre une fois de plus l’absurdité de la guerre.

- (3): Le film Il faut sauver le soldat ryan de Steven Spielberg livre une version très réaliste du débarquement en Normandie.

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